Conférence des Etats parties de l'UNCRPD : une expérience mitigée pour le BDF
La 16ème Conférence des Etats parties à la Convention ONU sur les droits des personnes en situation de handicap (COSP) s’est tenue à New-York du 13 au 15 juin. Le Belgian Disability Forum asbl (BDF) faisait partie de la délégation officielle de la Belgique.
C’est Charlotte Aelbrecht qui y représentait le BDF. Une première expérience riche en rencontres et en enseignements pour elle.
Plénière et tables rondes : des moments d’écoute
Comme chaque année, le BDF avait participé à la réunion préparatoire organisée par le SPF Affaires étrangères pour préparer la déclaration de la Belgique. Les apports du BDF avaient été pris en compte. Le BDF avait donc considéré qu’il pouvait siéger avec la délégation officielle et endosser le contenu de cette déclaration.
Malheureusement, la Ministre n’a pas pu participer à la COSP cette année et, donc, cette déclaration a été prononcée par l'Ambassadeur, Représentant Permanent de la Belgique auprès des Nations Unies… ce qui signifie que, au niveau protocolaire, la Belgique intervenait en 124ème position. C’est comme cela dans le concert des Nations !
La déclaration de la Belgique était axée sur :
- Le plan d’action « handicap » de la Belgique
- Les plans d’action et initiative régionales et communautaires en matière d’accessibilité, de handistreaming et de désinstitutionalisation
- La coordination entre les niveaux de pouvoir
Ce qui était frustrant pour Charlotte, mais Protocole oblige, c’était de ne pas pouvoir intervenir dans les discussions en séance plénière.
Les « side events » : une formidable occasion d’échanges
Heureusement, à côté des séances plénières étaient organisés des « side events », ou « événements en parallèle » en français. Ces rencontres sont très intéressantes et peuvent donner à des échanges vivifiants. Charlotte y a vraiment trouvé son compte. Elle a ainsi participé aux side events suivants :
- Maximiser, comprendre et contrôler l’impact des stratégie handicap, coorganisé par la Suède, la Commission européenne et EDF.
- Promouvoir la participation démocratique, garantir des élections inclusives, coorganisé par la Norvège et la Suède.
- La participation digitale des personnes en situation de handicap intellectuel, organisé par l’Allemagne et co-sponsorisé par la Grande-Bretagne.
- Mettre en œuvre les lignes directrices sur la désinstitutionnalisation, y compris dans les situations d’urgence : les challenges, les opportunités et comment aller plus loin, organisé par Malte, l’European Network on Independent Living (ENIL), Aġenzija Sapport (Malte) et la Global Coalition on Deinstitutionalisation (GCDI).
- Implication, conscientisation, mise en capacité et leadership dans les organisations de personnes en situation de handicap dans le Commonwealth, organisé par la Barbade, la Grande-Bretagne, le Foreign Commonwealth Development Office, le Disability Rights Fund et le Commonwealth Disabled People's Forum.
- Et, enfin, la Belgique était co-organisatrice d’un side event consacré à Accroitre la participation et la protection des femmes et des jeunes femmes sourdes dans les situations de crise et d’urgence humanitaire. Les autres organisateurs étaient la World Federation of the Deaf et le Comité des droits des personnes en situation de handicap.
- Charlotte aurait apprécié y retrouver aussi des panellistes belges. La Belgique aurait pu apporter des témoignages sur les constats tirés des inondations survenues dans l’Est de la Belgique en juillet 2020… Il aurait d’ailleurs été intéressant de mettre en perspective les enseignements qui en ont découlé.
Ce que le BDF en retient pour l’édition 2024
Le BDF va contacter les services en charge de l’organisation de la délégation belge pour voir comment améliorer la préparation à l’avenir. Aussi pour renforcer la visibilité de la Belgique sur le plan international quant à la politique qu’elle mène en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap. Des orientations politiques importantes ont été prises sous cette législature et en particulier cette dernière année : pensons par exemple aux plans handicap et accessibilité qui ont été définis dans les différentes entités du pays mais aussi au travail concret en Conférence Interministérielle Handicap aux conseils d’avis qui finissent de s’installer. Ce sont de bons signaux. Encore faut-il les diffuser sur le plan international !